Le directeur général d’INCERT Benoit Poletti et toute son équipe ont accueilli une centaine de convives, vendredi dernier au Chouchou, pour célébrer les 10 ans de l’agence et présenter leur nouveau logo.
« L’Ocean Race est la course de bateau qui nous représente le mieux. C’est une course durable et exigeante. Elle fête ses 50 ans en 2023 et est toujours pleine d’avenir. Elle rassemble des hommes et des femmes qui sont suffisamment audacieux pour y participer. Elle est considérée comme le test ultime pour une équipe dans le monde du sport. Seul l’esprit d’équipe, la détermination et la capacité d’adaptation permettent de faire la différence et de repousser les limites. C’est comme ça que je vois l’INCERT et, quelque part, c’est notre Ocean Race. »
À l’origine du projet, trois bâtisseurs : Pierre Zimmer, Steve Breier et Raymond Faber ; dont deux toujours à bord. En 2017, Mario Grotz a rejoint l’équipage. « INCERT a une vision, le désir de devenir un acteur incontournable en matière de solutions de gestion d’identité et de cryptographie au niveau national et international » explique Benoit Poletti.
L’arrivée en mer s’est faite en 2012 avec le lancement de ce groupement d’intérêt économique (G.I.E) à l’initiative du gouvernement et de la Chambre de Commerce afin de gérer les infrastructures critiques de l’État du Luxembourg (émission et vérification des certificats électroniques des Autorités de Certification LuxTrust, documents de voyage luxembourgeois), de personnaliser les produits LuxTrust, d’assister les administrations publiques du pays dans les aspects techniques des documents de voyage et de représenter le Luxembourg auprès de l’Organisation Civile Aérienne Internationale, de la Commission européenne et de comités internationaux de standardisation; notamment en matière de documents de voyage, d’infrastructure à clés publiques et de cyber-sécurité.
L’équipe INCERT lançait, pour l’occasion, leur « Blue Road » : un cocktail signature des 10 ans de couleur bleue, reflétant la nouvelle identité graphique du groupe mais aussi le chemin parcouru, et restant à faire. Benoit Poletti laissait ensuite la parole à Patrick Houtsch en remerciant les invités et en rappelant : « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas des hommes et des femmes pour leur donner des ordres, leur expliquer les détails. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans leur cœur le désir de la mer » [Antoine de Saint Exupéry].
« Nous sommes à un point de basculement irréversible du concept des identités. Dans l’avenir, les jeunes n’auront plus de souvenir des cartes d’identité telles que nous les connaissons aujourd’hui ; de la même manière que nous ne nous souvenons plus de nos anciennes cassettes » expliquait Patrick Houtsch, directeur du CTIE en remplacement pour la soirée du ministre délégué à la digitalisation, Marc Hansen.
Le développement de la carte d’identité vers une carte électronique est étroitement lié à l’histoire de la création de ce G.I.E. En effet, depuis sa création en 2012, il accompagne les administrations dans la mise à jour technologique de leur carte d’identité vers des cartes d’identité électroniques incorporant des puces dotées de technologie cryptographique; et, ajoutant aux documents de voyage la garantie que ces derniers, tout comme les données qu’ils représentent soient authentiques et émis par une autorité donnée.
INCERT est devenu le partenaire central pour l’État sur le volet cryptographique des documents de voyage et d’identité au Luxembourg. Il a mis en place l’infrastructure PKI nécessaire pour la création de ces documents et pour l’échange des clés cryptographiques pour que les autorités nationales puissent contrôler l’authenticité des documents étrangers.
Patrick Houtsch a également rappelé l’implication d’INCERT auprès de groupes de travail internationaux et son partenariat avec le CTIE. Il a mis en avant le rôle central qu’il a joué notamment dans le développement du système COVID-check. « Ce sont, en effet, des procédés cryptographiques qui permettent de garantir l’authenticité d’un certificat. Pas moins de 6,5 millions de certificats ont donc pu être émis pour l’État de Luxembourg pendant la pandémie faisant du pays, l’un des premiers à émettre des certificats digitaux et à mettre en place une application fonctionnelle. »
INCERT assure des missions de consultance et conseille des états comme la Mongolie ou l’Ethiopie. Il agit également auprès d’acteurs internationaux tels que des géants de l’industrie automobile (cf. son partenariat avec Harman) qui ont choisi INCERT pour sécuriser les communications dans leurs voitures connectées.
« Avec le ministère de la digitalisation, le CTIE et INCERT, nous sommes sur le point de franchir une nouvelle étape dans le développement de la carte d’identité. Le ministre, Marc Hansen, l’a annoncé récemment, nous travaillons ensemble sur le lancement d’un e-wallet Luxembourgeois ».
Le citoyen pourra donc dématérialiser l’attestation de son permis de conduire et de sa carte d’identité et ne plus détenir ces documents sur lui au format papier au Luxembourg. Ce e-wallet sera conforme aux exigences de la réglementation eIDAS.
Lors de son discours à l’ICT Spring, en juin dernier, Fabrice Aresu, CEO Luxtrust, rappelait d’ailleurs les défis actuels liés à l’utilisation futures des identités numériques « Actuellement, les identités numériques sont surtout utilisées pour se connecter à des services et plateformes en ligne, mais les utilisateurs ont peu de visibilité sur les informations personnelles qu’ils partagent et avec qui. À l’avenir, les citoyens bénéficieront de plus de transparence, de protection et de contrôle sur les attributs personnels grâce à l’évolution du cadre réglementaire. Nous assisterons à une transition des identités numériques locales et dispersées à une identité européenne interopérable qui augmentera la coopération et l’activité économique au-delà des frontières »
Les membres du conseil de gérance ont ensuite pris la parole afin de discuter de l’avenir de l’écosystème de l’identité numérique au Luxembourg, une table ronde modérée par Ana Bubnic (Marketing & Communication Manager, INCERT). Ont donc rejoint la scène : Steve Breier (Directeur ICT & Finance, Chambre de Commerce), Pierre Zimmer (CEO, POST Luxembourg), Mario Grotz (Directeur général pour l’industrie, la technologie et la recherche au ministère de l’économie) et Benoit Poletti (CEO, INCERT).
« À l’époque, nous avons mis en place ce que j’appellerai une tripartite de l’identité. Il y avait les acteurs publics, notamment le CTIE ; des acteurs privés avec la collaboration de Luxtrust puis de INCERT et le troisième acteur était le régulateur, la CSSF. Au travers de nos échanges avec David Hagen, nous avons réussi à faire en sorte de dompter l’animal (l’identité)» commençait Pierre Zimmer sur la collaboration entre le secteur public et le secteur privé en matière de mise en œuvre d’une identité numérique.
Steve Breier, de son côté, a rappelé l’importance pour les acteurs nationaux de s’approprier les nouvelles technologies tout en instaurant la confiance auprès des utilisateurs. Les entreprises doivent trouver des solutions ergonomiques, faciles à installer et à utiliser pour les consommateurs mais doivent avant tout instaurer une relation de confiance car ces consommateurs ne seront pas prêts à adopter une nouvelle technologie si la confiance n’est pas là et s’ils ne sont pas sûrs que ces nouveaux systèmes soient opérationnels. Un constat partagé par Benoit Poletti « L’accompagnement est important. Concevoir une solution peut aller vite mais faire changer les mentalités, les habitudes, et faire comprendre les bénéfices d’une nouvelle technologie prend plus de temps. »
Mario Grotz a alors conclu « Nous essayons de développer une économie des données basée sur la confiance. Nous le faisons à travers la mise en place du supercalculateur – qui traitera les données en toute sécurité, d’une plateforme d’échange des données et d’un cloud souverain. » INCERT est un noyau fédérateur pour le déploiement de ces projets et joue un rôle important dans la politique économique.
La soirée s’est terminée sur la présentation du nouveau logo qui garde au centre de sa charte graphique l’identité nationale et montre la portée internationale des ambitions et projets de l’agence et de son équipe.