Fondée en 1985, RSF est une organisation internationale à but non lucratif qui se base sur des principes de gouvernance démocratique. L’organisation a comme missions principales de défendre et de promouvoir la liberté de l’information. Leurs champs d’action se déploient en trois axes principaux : interventions sur le terrain, plaidoyer, et initiatives d’envergure pour corriger les lignes du droit international.
Cela se traduit notamment par le soutien des journalistes en mission via l’apport d’équipements de protection, le soutien des médias en ligne, ou encore l’organisation de campagnes de mobilisation. RSF compte plusieurs victoires, comme le partenariat avec 43 États pour l’information et la démocratie, ou encore l’instauration de protocoles et indicateurs pour fournir une information fiable et juste.
Dans la logique de ses missions, RSF publie un Classement annuel qui permet de comparer la situation de la liberté de la presse dans 180 pays et territoires. Pour ce faire, le classement est établi selon un score, de 0 à 100, attribué à chaque pays. Plus le score se rapproche de 100, plus le degré de liberté est élevé.
Une première partie du score dépend de cinq indicateurs basé sur une analyse qualitative, qui sont les suivants : contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel, et sécurité.
La seconde partie s’appuie sur un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes en mission, et des médias en général. Plus de détails sur les procédures des analyses sont disponibles sur le site de RSF.
L’édition 2021 du rapport, parue récemment, indique que l’exercice du journalisme est considérablement affecté dans 73% des pays évalués. Cela signifie que les journalistes sont limités dans l’accès aux sources d’information, notamment dans les enquêtes sur des sujets sensibles. D’ailleurs, cela se reflète également dans la confiance du public envers les médias. Le rapport révèle que le baromètre Edelman Trust 2021 affirme que “59% des personnes interrogées dans 28 pays considèrent que les journalistes tentent délibérément d’induire le public en erreur” à travers la diffusion de fausses informations.
La Norvège décroche la première place du classement avec un score global de 92.65 sur 100. Elle est suivie de près par le Danemark (90.27) et la Suède (88.84). De son côté, le Luxembourg sort du top 20 et se hisse à la 21ème position.
Il est clair que les médias luxembourgeois profitent d’une certaine indépendance et liberté d’exercice. Au-delà de cela, ils bénéficient également d’aides étatiques afin de pallier le recul des abonnements et de la publicité. Néanmoins, quelques changements sont attendus pour améliorer les conditions de travail des journalistes et des médias locaux. En effet, aucune sanction est prévue pour condamner les menaces et intimidations à l’encontre des journalistes luxembourgeois. Ces derniers sont également limités dans leurs missions puisque les autorités empêchent l’accès à certaines informations publiques. Le détail du rapport est à retrouver ici.
Par ailleurs, l’indice global de référence du classement est en diminution constante depuis sa création, en 2013. Il cumule une baisse à hauteur de 12%, et a encore perdu 0,3% entre 2020 et 2021. Cela alerte sur les conditions de travail des journalistes qui, selon les chiffres, ne cessent de se dégrader. À noter que, au niveau mondial, 61 journalistes et 27 journalistes ont été tués depuis le 1er janvier 2022.