Une étude publiée par la DARES en ce début de mois d’avril a montré une hausse globale des démissions de CDI par secteur d’activité.
Pour rappel, durant la crise sanitaire de 2020, une baisse significative des démissions (de CDI) avait été constatée : -37% au 2e trimestre 2020 par rapport au 4e trimestre 2019, selon le graphique A. Ce n’est qu’au 2e trimestre 2021 que le nombre de démissions atteint un niveau similaire à celui d’avant-crise, bien que certains secteurs comme l’enseignement privé, la santé humaine et la construction affichent une baisse moins importante. En revanche, le secteur de l’hébergement et de la restauration est particulièrement touché.
Même si le nombre de démissions de CDI en Europe est loin d’égaler celui relevé outre-Atlantique lors du Big Quit – ce phénomène made in USA qui pousse un salarié à démissionner de manière abrupte – avec près de 4,5 millions de démissions posées rien qu’au mois de mars 2022, il reste tout de même nettement supérieur à celui observé avant la pandémie, tous secteurs confondus (9,6% en 2019 contre 11,4% en 2022).
D’après la DARES, le taux de démissions de CDI (i.e. le nombre de démissions de CDI rapporté aux effectifs en CDI) a augmenté dans tous les principaux secteurs d’activité. Depuis 2019, l’augmentation la plus marquée a été observée dans le secteur de l’hébergement-restauration (+3,5 points) : 31,2% des CDI ont pris fin à la suite d’une démission en 2022, contre 27,7% en 2019.
Les hausses relatives les plus importantes, quant à elles, ont été enregistrées dans l’industrie, qui a vu son nombre de démissions bondir de 31% en trois ans. L’enseignement, la santé humaine et le commerce se classent juste derrière, avec une augmentation de 24%.
Cet élan de démissions peut notamment s’expliquer par des conditions de travail pénibles ou une rémunération jugée insuffisante, notamment dans des secteurs comme la restauration.
Les taux enregistrés dans l’industrie, l’enseignement, la santé humaine,l’action sociale et le commerce témoignent d’une certaine fragilité dans ces secteurs, auxquels il va falloir prêter une attention particulière au risque, sinon, de voir la situation se détériorer.