À condition que leur patron donne son accord et à condition aussi que l’organisation de l’entreprise ne soit pas compromise, un travailleur pourra aussi demander à travailler plus longtemps durant une semaine, afin d’alléger sa charge de travail la semaine suivante. Une limite est fixée à 45 heures maximum par semaine.
La coalition d’Alexander de Croo veut tirer les enseignements de la crise du Covid, donner aux salariés plus de souplesse, plus de flexibilité pour concilier leur vie privée et leur vie professionnelle “notamment pour les familles en coparentalité”. Le cinquième jour doit permettre de s’occuper de ses enfants, de prendre des rendez-vous médicaux, de se reposer…
Le but est également de porter à 80 % le taux d’emploi des Belges. Il stagne actuellement au-dessous de 70 %.
Syndicats et partenaires sociaux vent debout contre cette mesure
Mais ces projets ne suscitent pas l’enthousiasme des partenaires sociaux, notamment des syndicats. Pour le Parti des Travailleurs Belges (PTB) c’est juste une «grande opération de communication pour étendre le travail de nuit sans contrôle, pour normaliser la journée de 10 heures et (au passage) mettre hors-jeu les organisations syndicales.» Globalement le projet a reçu un accueil très mitigé des partis et syndicats de gauche. Le président de la FGTB, Thierry Bodson, parle au micro de la RTBF d’un «coup de couteau assassin» : «Sur le terrain, les journées de 10 heures ne sont pas possibles pour un certain nombre de métiers. Cela veut aussi dire des garderies et des écoles accessibles 12 heures par jour. C’est augmenter le risque d’accidents du travail», dit le leader du syndicat socialiste. «Le symbole est très lourd pour nous.»
Une idée qui fait son chemin dans plusieurs pays
C’est l’Islande qui fait office de pionnier en la matière. Pendant quatre ans, 2500 Islandais (soit environ 1% de la population active du pays) ont participé à une expérience de réduction du temps de travail. Ils se sont vus proposer de travailler 35h par semaine (au lieu de 40h) sur quatre jours, avec le même salaire.
L’Islande n’est pas le seul gouvernement national à tester le concept de la semaine de quatre jours. En mai 2021, l’Espagne a approuvé un projet pilote de trois ans et a promis 50 millions d’euros pour aider les entreprises à mettre en œuvre ces plans, selon The Guardian. En mai également, au Royaume-Uni, une quarantaine de députés ont déposé une motion pour demander au gouvernement d’étudier la semaine de quatre jours. En Nouvelle-Zélande, c’est le géant Unilever (155 000 employés à travers le monde) qui teste depuis fin 2020 une semaine raccourcie. En France, comme le relate La Dépêche, plusieurs entreprises ont adopté depuis un certain temps déjà la semaine de quatre jours, à l’instar de Welcome To The Jungle (Paris), Yprema (Île-de-France) ou encore Love Radius (Provence) et, plus récemment, le groupe informatique LDLC (Auvergne-Rhône-Alpes).