Petit rappel des faits : vendredi dernier, les autorités américaines prennent le contrôle de la seizième plus grosse banque du pays, la Silicon Valley Bank (SVB) – peu connue du grand public mais acteur incontournable du financement des startups.
Mais comment en est-on arrivé là ?
Pour prêter de l’argent à leurs clients, les banques de dépôt empruntent à court terme à des taux très élevés, dans un contexte de poussée inflationniste. Les taux courts étant aujourd’hui largement supérieurs aux taux longs, les banques de dépôt y perdent au change… Et c’est exactement ce qu’il s’est passé pour la SVB. Face aux difficultés rencontrées par la tech, les startups ont voulu retirer leur argent mais la banque n’avait plus les liquidités suffisantes…
L’incendie se propage durant le week-end et embrase la Signature Bank, 21ème plus grosse banque américaine, et la Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens avec le milieu des cryptomonnaies.
Les autorités américaines ne tardent pas à intervenir et annoncent, dès dimanche, une série de mesures pour rassurer particuliers et entreprises. Contrairement à la crise de 2008, fini les sauvetages généreux et le renflouement des caisses par le contribuable : la Réserve fédérale (Fed) – l’équivalent de notre banque centrale européenne – s’engage à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retrait de leurs clients.
Joe Biden lui-même tient à rassurer les épargnants lors d’une allocution en direct de la Maison Blanche, ce lundi 13 mars : “le système bancaire américain est solide […] Vos dépôts seront disponibles dès que vous en aurez besoin”. En revanche, il rappelle que les actionnaires ont pris des risques en connaissance de cause et que, comme dans toute société capitaliste, les choix d’investissement ne portent pas toujours leurs fruits et peuvent donc entraîner une perte d’argent. “Dans mon administration, personne n’est au-dessus des lois”.
Ces annonces n’ont toutefois pas empêché Wall Street et les bourses européennes d’ouvrir en baisse lundi matin… Et de continuer sur cette même lancée tout au long de la journée : le CAC 40 avait ainsi reculé de 7 011,50 points (- 2,90%) à 17h45, le FTSE 100 de 7 551,68 points (- 2,54%) et le FTSE MIB de 26 252,28 points (- 3,77%).
Selon le Commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, “la possibilité d’un impact indirect est quelque chose que nous devons surveiller mais pour le moment nous ne voyons pas de risque significatif”.
Mais au-delà du système bancaire, beaucoup s’interrogent sur les répercussions possibles sur l’ensemble du secteur tech, notamment face aux lourds investissements dans la transition énergétique…