En octobre 2022, une ferme de visons espagnole signale un taux de mortalité anormalement élevé. Les agents dépêchés sur place réalisent des prélèvements sur une dizaine de mustélidés et concluent rapidement à une contamination par le virus H5N1. Bien que la source n’ait jamais été formellement établie, les scientifiques suspectent une contamination par contact avec des oiseaux sauvages, retrouvés morts quelque temps plus tard sur la côte avoisinant l’élevage.
Alors que la liste des mammifères contaminés ne cesse de s’allonger depuis, la première contamination humaine a été détectée en Equateur, en janvier dernier, chez une petite fille de 9 ans vivant près d’une ferme avicole – augmentant ainsi le risque de mutation et donc de transmission interhumaine.
Mais le sentiment de déjà-vu et la crainte de tomber dans une nouvelle psychose est-elle fondée ?
Si l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se veut rassurante, elle n’écarte pas pour autant l’hypothèse d’une évolution du virus vers une transmission interhumaine. Lors d’une conférence de presse mercredi 8 février, le directeur de l’OMS, Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, appelle ainsi à la vigilance :
“Les récentes transmissions à des mammifères doivent être surveillées de près […] Depuis l’apparition du virus, en 1997, la transmission du H5N1 vers et entre les humains est rare […] Mais nous ne pouvons pas supposer que cela restera le cas, et nous devons nous préparer à tout changement de statu quo”.
Si le Luxembourg y a longtemps échappée, la grippe aviaire s’est finalement invitée dans les fermes du Grand-Duché pour les fêtes de Noël : depuis la détection de deux foyers de contamination en décembre 2022 et janvier 2023, un nouveau cas de grippe aviaire a été confirmé ce mercredi 15 février, dans la commune de Wincrange.
Le Ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural s’est rapidement saisi du dossier et a mis en place des mesures préventives de biosécurité afin d’éviter tout risque de propagation :
- Le nourrissage et l’abreuvement doivent se faire dans des locaux qui ne sont pas accessibles aux oiseaux sauvages ;
- Les volailles doivent être tenues dans des locaux fermés ;
- Les volailles peuvent avoir accès à des aires de sortie à condition que ces dernières soient protégées par des filets, afin d’éviter tout contact avec des oiseaux sauvages ;
- Les règles de biosécurité sont à respecter scrupuleusement ;
- Les rassemblements de volailles (expositions avicoles) sont interdits ;
- Toute mortalité anormale de volaille est à signaler à un vétérinaire.
Le ministère rappelle toutefois que la consommation d’œufs et de viande ne présente aucun risque pour la santé publique.