“À l’heure actuelle, les perspectives au niveau du marché du travail sont très incertaines, avec des risques grandissants de ralentissement, notamment en raison des conséquences de la forte inflation, du rétrécissement des politiques monétaires, de l’alourdissement du poids de la dette et du déclin de la confiance des ménages”, relève l’OIT. Les différentes crises contribuent en effet à accentuer les inégalités sur le marché du travail mondial, donc certaines catégories de travailleurs et entreprises connaissent de plus grandes difficultés. Le rapport de l’OIT note également que ces crises alimentent le fossé entre les économies développées et les économies en développement.
Alors que les heures de travail enregistrées début 2022 étaient positives et encourageantes pour la suite, la progression s’est vite arrêtée. Selon les estimations de l’OIT, le nombre d’heures travaillées au 3ème trimestre 2022 “était inférieur à 1,5% par rapport à son niveau du 4ème trimestre 2019”, soit le point repère d’avant-crise. Cela représente en conséquence un déficit de 40 millions d’emplois en à temps plein. Si ces tendances stagnent, la croissance de l’emploi au niveau mondial “se détériorera sensiblement au 4ème semestre”.
Les crises augmentent clairement les dangers sur le marché du travail, il est important que les politiques s’adaptent à ce contexte. Il est alors nécessaire qu’elles soient “exhaustives, intégrées et équilibrées” et qu’elles répondent à l’inflation de façon isolée, et les conséquences directes et indirectes de cette dernière. Si cela n’est pas réalisé à temps, les politiques inchangées participent donc à la dégradation au niveau des emplois et des revenus, que ce soit dans les pays avancés ou en développement.
“La solidarité internationale est encore plus cruciale lorsquʹil sʹagit de répondre à ces crises économiques et géopolitiques multiples”
Dans le but de soutenir le marché du travail mondial et de contrer les effets négatifs des crises, il est primordial de privilégier la solidarité internationale et la coordination, afin de parvenir à la mise en place de politiques cohérentes. Le dialogue social doit alors servir à :
- établir des mesures pour fixer le prix des biens publics
- réaffecter des profits inattendus
- renforcer la sécurité des revenus par la protection sociale
- augmenter le soutien aux revenus afin de maintenir le pouvoir d’achat du revenu du travail
- cibler les aides à destination des personnes et des entreprises les plus vulnérables
Parmi les solutions d’ores et déjà présentes, l’Accélérateur mondial de l’ONU pour l’emploi et la protection sociale pour une transition juste, en plus de l’implication des partenaires sociaux et autres parties prenantes dans les conceptions des politiques, s’attaquent aux difficultés actuelles et à venir liées à l’avenir du travail.