Bien loin du culte de la performance des années 80 et de l’image d’épinal du working man qui ne compte pas ses heures, les Quiet Quitters s’en tiennent au minimum syndical et militent pour une déconnexion systématique en dehors des heures de travail. Plus question de se laisser asservir par un management pyramidal et toxique.
Mais comment expliquer l’ampleur d’un tel phénomène ?
Le nouveau dada de la Gen Z, TikTok, et les milliers de vidéos de #QuietQuitting qui y fleurissent – à coups de “arrêtons de nous tuer à la tâche et de cautionner la hustle culture” ou encore “votre valeur n’est pas indexée à votre productivité” – n’y sont probablement pas étrangers. Alors que certains saluent l’initiative, d’autres n’y voient qu’un énième conflit générationnel entre boomers et “glandeurs” – et la rime ne semble pas les faire sourire.
Mais avant d’être à la fois un signe de changement et une tendance aguicheuse de clics, le Quiet Quitting avait déjà pointé le bout de son nez dans la fiction. Au milieu des années 2000, la série culte, The Office, met en scène l’absurdité du monde du travail. On y retrouve notamment Jim Halpert, jeune commercial dans une boîte de vente de papiers délicieusement incarné par John Krasinski, qui a ses petites astuces pour en faire le moins possible. Une inspiration sans doute – à défaut d’un trait d’humour – pour les adeptes du Quiet Quitting.
Nouveau rapport de force entre employeurs et salariés – qui n’est autre que l’affirmation d’une quête de sens accrue – le Quiet Quitting pose aussi la question (très contemporaine) des enjeux climatiques qui agite ces Jim Halpert nouvelle génération : “A quoi bon ?”.
Un phénomène culturel que nous vous proposons de découvrir lors d’une édition spéciale pour les 20 ans du Gala HR One, le 21 mars prochain, en présence du ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire Georges Engel et de l’écrivain Merin Hara.