Cette année, 35 pays européens ont répondu présent à l’auto-évalutation de l’Open Data Maturity (ODM). Cette dernière a pour but d’évaluer le niveau de maturité et de progression dans l’open data des pays européens. Elle s’articule en quatre axes d’évaluation :
- Politique, qui met en avant les politiques et stratégies établies dans les pays européens
- Impact, qui analyse la bonne volonté, la préparation et la capacité des pays à évaluer l’open data en termes de réutilisation et impact
- Portail, qui se concentre sur les fonctionnalités, l’usage, et la durabilité des portails nationaux des pays européens
- Qualité, qui analyse les mesures que les managers des portails ont adoptées afin de garantir la récupération systématique des metadata depuis les sources dans tous le pays
Pour ce qui est du résultat moyen de maturité open data de l’évaluation au niveau des 27 pays membres de l’Union Européenne, il est de 79%.
Le Luxembourg, quant à lui, n’a pas à rougir puisqu’il atteint 72% en maturité. Le pays a en effet avancé dans sa stratégie open data, en se concentrant les quatre points suivants :
- les institutions du secteur public sont encouragées à rendre leur données accessibles autant que cela est possible, comme de tirer profit des open data existantes
- la disponibilité de metadata complètes et normalisées est un facteur primordial dans le projet open data
- Les producteurs de données devront mettre en ligne les datasets – soit sur leur propre site ou sur le portail open data national, où toutes les données existantes devraient être enregistrées
- La qualité et la précision des balises assignées aux datasets pour permettre une recherche filtrée et ciblée
Toujours dans la ligne de la stratégie nationale, le Luxembourg a lancé une collaboration stratégique avec le STATEC, dans le but de définir la structure des datasets et les options pour la collecte des metadata. Cette collaboration vise également à créer le script concernant la récolte des statistiques nationales.
En ce qui concerne la publication de ces données et documents, le Luxembourg a adopté la loi sur la liberté de l’information. Cette dernière rend obligatoire la nomination d’un ou plusieurs responsables pour la publication de ces informations sur le portail national open data, dans les institutions du service public – sous le rôle d’agents chargés de la communication de documents.
Le portail national open data du Luxembourg est d’ailleurs celui qui cumule le plus grand nombre de visiteurs uniques – proportionnellement avec la population du pays – avec un taux qui s’élève à 17,02% – contrairement aux autres pays européens qui stagnent autout des 1 ou 2% .
Il est clair que le Luxembourg mise également et grandement sur la sensibilisation et l’information, avec l’objectif d’impliquer les décideurs de tous les départements et services de l’État. De fait, des événements sur l’open data sont régulièrement organisés, comme des formations autour de thématiques spécifiques (transparence, interopérabilité, open data ou encore gestion des données).
Tous ces efforts, entre autres, ont permis au Luxembourg de quitter le groupe des “débutants” pour se hisser dans celui des “suiveurs”. Ce changement signifie que le Luxembourg a su mettre en place un portail et des politiques open data; avec cependant des limites pour surveiller la réutilisation et évaluer l’impact de l’open data. À noter qu’il y a deux autres paliers, celui du propulseur et enfin celui de précurseur.
Le groupe de précurseurs, donc les pays ayant un taux de maturité open data supérieur à 90%, est composé de huit pays : Chypre, Estonie, Espagne, France, Irlande, Italie, Pologne, et Ukraine. Le Luxembourg a encore du chemin à parcourir pour rejoindre ce top 8, mais reste en tout cas en bonne voie en termes de stratégie open data.