Alors que les prévisions de septembre 2022 annonçaient une vue relativement optimiste sur les perspectives économiques en Europe, celles-ci se sont dégradées depuis. Le FMI et l’OCDE ont donc revu à la hausse le taux d’inflation dans l’Union Européenne. Leurs prévisions – pour la zone euro – sont désormais estimées à 8.2% pour l’année 2022, et 6.0% pour 2023 (contre 7.2% et 4.3% précédemment).
Au niveau national, le STATEC évalue l’inflation annuelle à 6.4% pour cette année – inférieure à la prévision de 6.6% initialement annoncée. Pour 2023, l’inflation serait à hauteur de 3.4% – contre une prévision antérieure qui s’élevait à 6.6%. Ces nouvelles prévisions se révèlent donc supérieures aux prédictions de la tripartite, qui prévoyait 6.2% pour 2022 et 2.8% pour 2023.
Si l’inflation se veut plus élevée que prévu, cela s’explique en particulier par l’augmentation des prix des produits alimentaires, des carburants et du mazout. Il y a également la “dépréciation supposée persistante de l’euro vis-à-vis du dollar”, qui vient renchérir les prix de nombreux produits et biens importés.
Les prévisions hypothétiques d’Oxford Economics semblent néanmoins optimistes quant aux effets de l’inflation en 2023. L’institut parle d’un possible ralentissement progressif de l’inflation l’année prochaine, visible sous une potentielle diminution des prix de l’énergie. Leur scénario prévoit également la baisse du prix du Brent à 96 USD/baril, contre 103 USD/baril en 2022.
Cette baisse reste cependant discutable puisque la dépréciation de l’euro vient automatiquement augmenter le prix du Brent en euros: “avec une valeur moyenne de 0.99, le cours de l’euro reste quasiment à la parité avec le dollar en 2023 (contre 1.06 USD/EUR précédemment)”. Au Luxembourg, les mesures tripartites viennent stabiliser les prix du gaz et de l’électricité.
Si les prévisions d’Oxford Economics se montrent justes, une tranche indiciaire serait versée au premier trimestre de l’année prochaine. Elle sera suivie, au mois d’avril, de la tranche reportée initialement prévue en juin 2022. Une troisième indexation pourrait s’ajouter au 4ème trimestre 2023, si jamais le prix du Brent est stable – ou plus élevé – et si le taux de change de l’euro s’apprécie de nouveau.