A moins d’être affecté au service des sports d’une rédaction – et d’avoir la chance de joindre l’utile à l’agréable – vous n’avez, a priori, aucune raison de suivre les matchs de foot pendant vos heures de travail.
On en voit déjà certains égrainer les clauses de leur contrat de travail, en quête d’une brèche dans laquelle s’engouffrer : et si l’utilisation de la connexion internet et du matériel à des fins privées n’était pas clairement interdite ? Mais l’absence d’une clause à ce sujet autorise-elle pour autant son contraire ?
L’utilisation de la connexion internet est toujours une question délicate pour l’employeur. Si le salarié a droit au respect de sa vie privée sur son lieu de travail, il ne faut pas que sa connexion internet mette en péril les intérêts de l’entreprise. Tout est ici une question de mesure et d’appréciation.
Afin d’éviter toute mauvaise surprise, l’employeur peut toujours établir une charte ou un règlement interne qui délimite l’utilisation d’internet sur le lieu de travail et revient clairement sur les modalités de contrôle.
Mais ce document ne constitue en aucun cas un passe-droit : la Commission nationale pour la protection des données (CNPD) rappelle qu’il est interdit de surveiller la connexion d’un employé sans avoir, au préalable, procédé à une surveillance globale. Dans un premier temps, l’employeur est tenu de dresser une liste des sites consultés sur une certaine période, sans en identifier les auteurs. S’il repère la mention de sites suspects ou une durée de navigation anormalement élevée, il peut alors passer à une “surveillance individualisée”.
Une situation délicate qui a déjà amené de nombreux salariés et leurs employeurs sur les bancs d’un tribunal : les juges se penchent alors sur les différentes clauses du contrat de travail (et tout autre document faisant foi en interne) pour statuer sur le préjudice présumé et la gravité de la faute.
Et si le meilleur moyen de regarder les matchs de foot n’était pas de demander à son employeur l’autorisation de s’absenter quelques heures et de les rattraper ensuite ?
– au risque sinon de finir sur le banc de touche.