L’actuel président de la Cour des comptes européenne, Klaus-Heiner Lehne, va bientôt céder son fauteuil – après avoir ébranlé l’institution à coups de scandales financiers et articles au vitriol.
C’est le quotidien français Libération qui avait ouvert la boîte de Pandore en novembre dernier : “primes de logement pour des domiciles fictifs à Luxembourg, abus de notes de frais, missions non vérifiées…” L’enquête, signée Jean Quatremer, revenait sur “l’éthique plus que souple” de certains membres de la Cour des comptes européenne, à commencer par son président Klaus-Heiner Lehne – un comble pour une institution censée être la conscience financière de l’Union européenne.
Des allégations aussitôt réfutées par Klaus-Heiner Lehne mais qui avaient fait vivement réagir certains députés, dont Isabel García Muñoz (S&D) qui s’inquiétait de l’intégrité de la Cour des comptes européenne et insistait sur la nécessité d’une enquête approfondie.
C’est dans ce contexte particulier que l’irlandais Tony Murphy prendra ses fonctions le 1er octobre prochain, pour un mandat renouvelable de trois ans – devenant ainsi le 12ème président de la prestigieuse institution. Après avoir passé 20 ans à la Cour des comptes irlandaise, ce haut fonctionnaire investit les arcanes européens en 1999, notamment la Commission européenne et la Cour des comptes européenne.
Au-delà de sa fonction de représentation, Tony Murphy aura la délicate mission d’assurer la stratégie de l’institution, la programmation, la gestion de la performance, la communication, les relations avec les médias, les affaires juridiques et l’audit interne.