02.03.2022 Human Resources Luxembourg

Une femme sur deux victime de sexisme au travail au Luxembourg

Une femme sur deux victime de sexisme au travail au Luxembourg

C’est un phénomène encore prégnant en 2022. Selon un sondage réalisé par l’OGBL Equality, le département des femmes du syndicat, près d’une femme sur deux (46%) affirme avoir été victime de sexisme au travail et 19% de harcèlement sexuel. Dans la majorité des cas, les agissements étaient le fait de supérieurs hiérarchiques (62%).

Blagues douteuses, «compliments» déplacés, remarques pleines de sous-entendus … La liste des situations de sexisme «banalisées» sont nombreuses, explique le Wort qui reprend les conclusions de l’enquête de l’OGBL Equality.

«On a interrogé à la fois sur le sexisme le plus brutal, comme le harcèlement sexuel, mais on voulait aussi mettre le focus sur le sexisme au quotidien, qui est plus subtil, se fait par petites touches, le sexisme culturel», explique Michelle Cloos, responsable d’OGBL Equality, citée par L’Essentiel. «On voit qu’en tant que femme, on continue à être traitées différemment sur le lieu de travail qu’un collègue homme. Ça peut se manifester par différentes choses, comme être moins prises au sérieux, être plus souvent interrompues quand on parle, d’avoir moins de perspectives d’évolutions professionnelles.»

Dans le cadre de la semaine contre la violence faite aux femmes et aux filles, un sondage a été lancé en ligne par le syndicat afin de collecter des témoignages sur leur vécu en tant que femmes au travail. Au total, 684 femmes actives dans tous les secteurs d’activités ont répondu à l’enquête.

Les résultats sont sans appel : 46% des travailleuses auraient été victimes de sexisme sur leur lieu de travail au Luxembourg et 19% disent même avoir été victimes de harcèlement sexuel.

Le secteur des banques et assurances le plus touché

Dans la majorité des cas, les agissements étaient le fait de supérieurs hiérarchiques (62%). Mais il peut aussi s’agir d’un collègue (55%) ou d’un client ou prestataire externe (27%). Des nuances selon les branches d’activités sont aussi à relever, le secteur des banques et assurances semblant être le plus touché par le phénomène, avec 60% des femmes victimes de sexisme et 20% de harcèlement sexuel.

Alors que 62% des femmes n’informent pas leur employeur des agissements dont elles sont victimes, celles qui osent dénoncer des faits de sexisme sont confrontées à une réaction plus qu’insuffisante. Ainsi, 76% des personnes victimes de tels actes ne se sont pas senties soutenues moralement. Ce chiffre augmente à 92% en ce qui concerne un soutien pratique.

«Cela a un impact réel sur la santé de ces personnes», déplore Manon Meiresonne, d’OGBL Equality, également citée par L’essentiel. Différents symptômes sont rapportés, comme de l’anxiété, des troubles du sommeil, des maux de ventre…