Il manque actuellement 25 médecins du travail aujourd’hui et ce chiffre devrait doubler dans les 5 prochaines années, met en garde l’ALSAT. Aujourd’hui, la couverture nationale est «d’à peine un médecin du travail pour 5.000 salariés quand le standard européen est d’un médecin du travail pour 3.500 salariés», déplore l’association dans un communiqué de presse diffusé le 14 février.
Et l’ALSAT d’alerter sur les conséquences de cette pénurie : importants retards dans la prise des rendez-vous, moins d’accès à des mesures de reclassement professionnel pour les salariés et surtout un manque de présence directe en entreprise pour les 70 médecins du travail que compte le Luxembourg. Des absences qui impactent directement «le bien-être et à la santé des salariés tout comme des entreprises».
Pour y remédier, l’ALSAT a développé un projet de formation de spécialisation en médecine du travail. Qu’elle espère voir proposée à l’Université de Luxembourg. Un moyen de faire connaître cette spécialité aux candidats et de leur permettre de faire des stages directement dans les services de santé au travail nationaux. L’association en appelle maintenant aux décideurs politiques pour «obtenir leur soutien».
«C’est un métier qui reste mal connu, constate la vice-présidente de l’ALSAT, Nicole Majery, pour expliquer le manque de passion pour la filière. D’où l’importance d’une formation qui permettrait aux candidats en médecine d’être sensibilisés à ce métier.» Ce projet est développé par l’association depuis 2016 mais tarde à être proposé à l’Université de Luxembourg. Aujourd’hui, des cursus similaires existent dans les pays voisins. Une situation qui a pour conséquences de voir les potentiels médecins du travail quitter le Grand-Duché pour s’installer en France ou en Belgique.
«Les formations proposées dans les pays voisins existent depuis de nombreuses années mais méritent d’être rénovées, note Nicole Majery. Avec une formation adéquate, nous pourrions attirer et faire rester les candidats.» Le communiqué de l’ALSAT évoque ainsi la proposition «d’une formation attractive et innovante au Grand-Duché». Un cursus qui serait en partie construit autour du curriculum défini au niveau européen et qui s’adapterait à «l’évolution rapide que le monde du travail a connu au cours des dernières années» et «aux spécificités du marché du travail au Luxembourg».